dimanche, juillet 23, 2006
dis "manche"
Le ciel aujourd'hui n'a pas l'air décidé à s'habiller, il se demande s'il va enfiler un pull gris de soirée fraîche ou une robe blanche dominicale. On va sortir ce soir, aller chez des amis, alors tout autre projet semble de trop. On s'est acquitté des tâches ménagères, préparer le déjeuner du midi après avoir passé une heure dans la salle de bain, à nettoyer, frotter, exfolier, crèmer, masquer la peau qui est maintenant toute veloutée. On a échafaudé des possibilités pour passer l'après-midi et puis non personne n'est motivé pour nous entraîner dans un café, dans un parc ou à la piscine, alors voilà que j'écris quelques mots, un passe-temps, en voilà un joli mot, avec à l'intérieur deux mots, comme une philippine, comme s'il fallait du renfort pour passer le temps, comme s'il fallait être deux.
Et je pense à ma famille, mon frère et ma soeur avec ses deux enfants, ils sont chez mes parents, dans leur grande maison du sud, à cette heure-ci pas de doute sur ce qu'ils font. Mon frère est en train de lire un bouquin, de la philsophie ou un roman du XIXème, allongé sur un transat, près de la piscine où mon neveu appelle ma mère pour qu'elle vienne jouer avec lui dans l'eau, alors que ma soeur profite que sa petite fille de trois mois dorme pour faire une sieste à l'intérieur, à l'ombre, et mon père doit sûrement boire son café, assis sous le poolhouse, en regardant sa famille, avec une pointe de nostalgie, car je ne suis pas là.
mercredi, juillet 19, 2006
vivre
mon cœur érectile
fait boom dans ma poitrine
électricité
rêves poèmes
l’espace entre nos paumes
infinie douceur
vendredi, avril 07, 2006
haïku du temps qui passe
pluies et vent d'hiver
ciel ourlé de nuages
intense soleil
avril souffle fort
profonds songes de printemps,
hantent jour et nuit
Haïku du bus
Transport en commun
une rêverie du matin
fraîcheur sur la peau
Bain de rivière
l'eau coule, chair de poule
sèche au soleil
Soleil et ombre
interlude de lumière
oh légèreté
lundi, avril 03, 2006
Haïku du désir
Le vent frais d'avril
gonfle mon coeur, mes poumons.
Nettoie la ville
Nuque dénudée
du renflement de mes seins
éclos l'orchidée
Le corps encore vert,
cherche les aspérités.
Bout des doigts effleurant l'air
La bouche aux aguets
d'un désir posé sur elle,
paupières baissées
Les bourgeons transis
de fragiles prémices,
tremblent de plaisir
mercredi, mars 29, 2006
jeudi, septembre 15, 2005
tu étais ma plage...
tu étais ma plage
de bonheur
ma petite crique sauvage
bordée de fleurs
mon quartier calme
à l'ombre de tes feuillages
mon arbre de connaissance
et ta sève mon essence
je vais me retirer
dans une vague de regrets
de gros rouleaux de larmes
je vais me retirer
sur la pointe des pieds
en avant en arrière
assécher le sable
et vider la mer
le goût du sel
sur les plaies
de nos coeurs.
Haïku d'automne
poncho en laine
marron orange et rose
l'automne est là
de son charme aqueu
et de sa morosité
paris se revêt
modestie du jour
gris, vide, pluvieux et froid
âme caméléon
mon âme caillou
se demande qui elle est
l'égo s'émousse
l'automne a volé
mon coeur désarmé
j'ai les pieds et les mains froids
l'amour s'est enfui
mon homme a déserté
le seuil de mon lit
saison endeuillée
un mille-feuille de regrets
mais l'amour, toujours
ange je t'aime
ta pensée à jamais gravée
mon âme esseulée
mardi, mai 31, 2005
Nocturne
Je déambule la nuit
sur des chemins de velour
Attrape un rêve au passage,
un allé-retour
Je pose mon diadème,
dévêts ma robe de jour
J'habille mes paupières
de lumières nocturnes
Seule sur la route bleue
d'étranges aventures
A traverser le temps,
l'espace de mes songes
J'absorbe cette vie mirroir
telle une éponge
Et c'est bien malgré moi
qu'elle se prolonge
vendredi, mai 27, 2005
clochard céleste
je suis toute de blanc vêtue,
la peau du ventre bien tendue
il fait beau aujourd’hui
je passe devant toi,
tu es pauvre et tu bois
tout seul sur ce banc de bois
moi je ne te vois pas
alors je passe mon chemin
et je te mets rien dans les mains
tu es pauvre au soleil,
tu portes ta maison
tes deux ou trois blousons
clochard céleste
funeste cauchemar
que tu vis chaque jour
lundi, mai 16, 2005
Voyage dans le Var
comme l'eau claire
polie la vieille pierre
les mots apaisent
une vie de chat,
mille ans pour un papillon
et si peu pour dieu
la vieille chatte,
dernier printemps de sa vie
souffre en silence
vendredi, avril 22, 2005
Haiku de la semaine
pansement au doigt
brossage de dent au chat
incongrue idée
vivre en ville
sans un regard pour la nuit
devant la télé
brume de printemps
moineau qui picore au sol
des miettes de cookies
jeudi, avril 14, 2005
Encore des haïkaï
Un long cheveux blanc
Sur mon genou dénudé
A mon amoureux
J'ai froid au pied droit
Mais pas au gauche, car mon chat
Me réchauffe bien
Pour être inspirée,
Dehors je dois respirer
Et me ressourcer
vendredi, avril 01, 2005
Haïku du Pays basque
tâches de coton
sur les verts pâturages
discrètes maisons
verte mélodie
paisible paysage
ciel sans nuage
vendredi, mars 25, 2005
Haïku du vendredi
mon frère arrive
mon sourire il ravive
quelques minutes
des mots au soleil
instants volés au travail
retour à l'ombre
mercredi, mars 23, 2005
Ludi du mercredi
Les sirènes de la ville
Couvrent
Le gazouillis des oiseaux
Jour de marché
Un mendiant braille
Et joue de la guitare
Le soleil de midi
Projette mon ombre
Au dessus de moi
Le corbeau chante
Le refrain du mendiant
Couac, couac, couac
L’heure du déjeuner écoulée
Je retourne m’enfermer
Il faut travailler
mardi, mars 22, 2005
Haïkaï du mardi
Je ferme les yeux
Illusion d'échapper aux
Bruits du métro, clac
Cerisier en fleur
Cédre et forêt de cyprès
Ornement mural
lundi, mars 21, 2005
Haïkai
Les gens s'énervent,
Agitation de la rue
Une vieille femme passe
Le café est cher,
Les salaires baissent, mais
Vivre est hors de prix
Toute la journée
Je regarde un écran bleu
Le ciel me manque
Haïkai
Première sortie
Le chat frissonne et miaule
Cherche à se cacher
Vent frais et soleil
Le premier jour de printemps
Et pourtant, pourtant
Point de fleur n'éclot
Dans l'antre de mon jardin
Silencieuse année
vendredi, février 25, 2005
Les lévriers sont lâchés...
Les lévriers sont lâchés, ils se ruent tous vers le lapin blanc…
L’énergie monte le long de mon échine, s’accumule dans ma gorge, qui chauffe, surchauffent les joues roses, enjouée, je n’arrive plus à réguler le flux de paroles, de pensées, bousculé par tous les lévriers mon corsprit qui s’agite, au bout de mes mains, les doigts courent comme des pinceaux fous qui dessinent des signes dans l’espace ouvert de mes bras, la vie monte en moi comme la lave et la fumée, simple éruption spontanée, incontrôlée, le moi dans sa nudité.
mercredi, février 23, 2005
Les marrons glacés
Le jour se lève
Dans un brouillard
Poudré de neige
Mon amour me réveille,
S’émerveille,
Tout est blanc dehors,
Regardes la neige!
Avant que les gaz d’échappement
Des voitures qui patinent,
Qui glissent, qui klaxonnent
Ne la fasse disparaître
Dans une bouillasse noire !
J'ouvre la fenêtre,
Replis les lattes
Des volets métalliques
Le lampadaire allumé
Baigne encore la rue
De sa jaune lumière
Les toits des voitures,
Le fer forgé des bordures,
Les arbres dénudés,
Tous revêtent leur châle
De flocons blancs
Oubliés les gris
Les bruns de la ville
Du bitume, du béton
Neige du matin
Février nous glace le nez,
Brisures de marrons glacés
Sur les trottoirs gelés
Je vais travailler à pied
mercredi, février 09, 2005
Pour Céline
Fermez les volets
Eteignez les lumières
Videz l’eau des fleurs
Que toute chose meurt
Laissez le courrier
Le téléphone sonner
Les journaux pliés
Le monde est ailleurs
Les arbres dénudés
Printemps, été, automne
Laissez passer le temps
En triste spectateur
Chaque instant sans elle
Elle, la mère, la maman
De ses trois enfants
Unique et chère au cœur
jeudi, février 03, 2005
De la musique dans la tête
Aux heures où les rues émergent de leur isolement nocturne, les trottoirs sont fraîchement humides de rosée, les chaussées viennent d’être douchées, le soleil étire dans le ciel, ses rayons en volutes de voiles bleutés, mauves et argentés, et les meilleurs jours d’hiver, se reflète dans les nuages rose-oranger. J'ai de la musique dans la tête, j'entend 'Creep'de Radiohead.
jeudi, janvier 27, 2005
La ronde des mots perdus
Assise sur mon canapé, à travers la baie vitrée, je regarde danser les mots perdus, les suspendus sur le bout de la langue, les mots sans contenu, les attendus en retard, ils font la queue leu leu le long du couloir qui mène à mon dortoir. Murmure et chuchotement, rumeur et potinage, ils font le pied de grue, s’impatientent et s’ennuient, piétinent et trépignent, se plaignent de n’être point reçus dans ce lieu incongru qu’est le bocal à image qui me sert de cerveau.
dimanche, janvier 23, 2005
Mes sagesses incultes
Sagesse de danser de tout mon être jusqu'à l'épuisement, lavée par une transpiration salvatrice, enivrée par le vertige des mouvements en arabesque de mon corps qui se débat avec la terre, défiant le carcan de l'éducation qui nous fait sentir mal à l'aise debout.
Sagesse de rire en laissant éclater ma voix haute et suraiguë, hystérique et féminine, ignorante et inculte, comme un jet brut d'énergie, comme une insulte à la froide discrétion de la modération, une fièvre incontrôlée déferle hors de moi, et arrive comme un crachat sur une joue.
Sagesse de la frustration de ne pouvoir être toujours en mouvement, de ressentir le vide si souvent, de ces temps de repos, de lassitude exacerbés, qui sont autant de champs en friche que de labyrinthes sans issues, de questions en suspens, de tristes souvenirs, de devenir fou.
Sagesse d'occuper ses mains à fabriquer des objets, des dessins, des bijoux, des collages, manipuler des images, cuisiner, décorer, faire le ménage, caresser le chat, tourner les pages d'un livre, tricoter des mirages, car les mains occupent la plus grande partie de notre cerveau mou.
Sagesse de savoir ce qui fait du bien, sagesse de se connaître un peu pour se faire mieux, sagesse inculte ou très culte, peu importe, seul importe qu'elle soit, ou du moins qu'elle tente d'être, qu'elle s'immisce dans la vie comme un souffle sur le cou.
samedi, janvier 22, 2005
Des chansons tristes
Degrés zéro du ressenti, des jours qui s'enfilent sans envie, sans désir, des jours de chansons tristes, beaucoup d'ennui, le temps s'allonge, cinq jours d'arrêt maladie suite à une cervicalgie. Je suis à sec d'inspiration, d'énergie. Demain je sors me ressourcer auprès de mon ami, mon frère. Nous arpenterons Paris, discuterons de nos vies, de nos dernières idées, il y en aura peu mais elles seront, entre nos mains agiles, décryptées, analysées, mesurées sous leurs facettes les moins probables, et nous conclurons par quelques mots fins sur le système qui nous fait penser ce que nous sommes avec tout de même, une pointe d'insoumission et d'incrédulité devant la marche du monde.