jeudi, mai 27, 2004

Il neigeait des flocons de pollen

Allongées dans l'herbe jaune, entourées d'insectes étranges et sonores, l'un deux avait une trompe menaçante de près d'un demi centimètre, une voûte bleu intense au dessus de nos têtes, nous admirions cette tempête de pollen. Il neigeait des flocons blancs fleuris, des touffes de coton parsemés dans ce ciel si parfait.

Camarade

C'est une route étroite qui mène à l'orée d'un bois. Un petit panneau en carton indique les noms de mes amis, le début du chemin et au bout leur maison, abrit d'ombre et de fraîcheur. Un saule pleureur seul dans son coin, des noisetiers, des pins, des pommiers. Le vent siffle doucement dans les feuillages épais, la rivière chante une berceuse au dos de la maison, les oiseaux conversent ensembles et les fourmis, les mouches, des insectes de tout genre cohabitent paisiblement sur ce sol abondant. Les chiens et les enfants jouent joyeusement et les adultes ne sont plus si grands.

lundi, mai 17, 2004

La limace... Série des poèmes "Songe-creux"

Je suis la fille du temps qui passe et qui jamais ne se lasse
D'avancer au rythme d'une limace
Les soirées solo je rêvasse
Munie de joints qui me cassent
Sur mes coussins,
Je me prélasse
Je suis
Si lasse
Hélàs

dimanche, mai 16, 2004

La symétrie articulée

Contrainte du destin qui nous étreint dans ses bras de hasard et d'espoir
Etreinte du destin qui nous contraint dans ses bras de hasard et d'espoir

Nuit indienne

Les derniers rayons du soleil fuyaient vers l'horizon,
Je marchais à travers champs au rythme des grillons
Et le ciel et la terre, et tous les êtres vivants et inanimés
Inhalèrent d'un seul choeur cette voix enflammée

Qui pénétrait en moi comme en tout et d'une seule voix
Chuchotait au monde entier : Silence, silence, silence...
Incrédule et curieuse, je demandais autour de moi,
Qui d'autre avait entendu ? Etais-je en transe ?

Seule avec le Silence d'un esprit qui avait écrit
"Tout est donné et reçu dans le silence"

L'édentée

Elle sourit comme un gouffre, mi-douceur, mi-douleur
Elle ne regarde pas vraiment les deux yeux dans le même sens
Un oeil vous regarde profondemment, l'autre est ailleurs
Et quand je passe devant chez elle, j'entend Balavoine ou Dassin,
Des voix qui crient sa souffrance, des voix qui accrochent à la vie
Quand il n'y a plus personne, seuls les souvenirs existent
Et quand je passe devant chez elle, j'entend son coeur qui crie.

jeudi, mai 13, 2004

Actualistar!

Encore un mois de mai plumé de strass, de luxe et de starlettes
Les ciné-acteurs du monde entier viennent se montrer, se congratuler
Des cannards et des cannettes caquetent dans la cohue de la croisette

Nouvelle : Les anges anonymes

C'est une nouvelle que j'ai maintes et maintes fois écrite et réécrite. La version présentée ici doit être la dizième environ.

Les anges anonymes

mercredi, mai 12, 2004

Songe-creux

Songe-creux cherche inspiration entre les espaces pleins. Ombres et lumières, interstices, jusque dans les jointures. Laissons le vide danser entre les corps enlacés.

Slam 1

Ce texte a été lu lors d'une session Slam, au théâtre de l'Ogresse, Paris 20.

Dans le labyrinthe de ma mémoire, j'ai des tas de terrains vagues, des tonnes de trottoirs et des bacs à sable comme des bacs à tirroirs. Des junkies dans les caves, des vélos pouraves et des tessons de bouteilles de bières qui ont laissé des traces sur ma peau. Mes souvenirs d'enfance s'empilent comme des tours de béton dans des cours de bitume. Dans ma bouche pas d'amertume, seulement un constat, la certitude d'avoir essuyer les plâtres d'une société qui a confondu ses prisons et ses maisons. Etrange mélange d'attraction pour la nature et pour les paysages de banlieue. Funambule, je déambule dans les rues, je cherche les brins d'humanité sauvages entre les dalles d'urbanité. Les fôrets de grues, préambule d'horizon gâché, exerce leur fascination sur mon esprit dégingandé. Elles travailleront à combler le moindre trou de ciel qui perce entre deux montagnes de ciment.

01/10/2002

Samedi

Ce matin, nue dans la salle de bain, le soleil réchauffe ma peau encore humide. La lumière, les bruits du dehors, je me remémore ce jour d'été où je me préparais pour le mariage d'une amie. Et je me dis aujourd'hui est un joli jour, vaporeux comme un souvenir.

24/04/2004

Simple moment de rue

Un grand monsieur aux membres longs, fins et comme désarticulés, se lance contre voitures et camions sur le passage piéton. Il a attendu que le feu soit rouge. Il évolue lentement, pose délicatement un pied, puis soulève très haut la jambe opposée à la manière d'un soldat de plomb, figé dans son mouvement. Il décompose ses gestes, il découpe le temps. Avec peine il arrive de l'autre côté et soudain brandit un parapluie éméché tel un chevalier provoquant le ciel. La pluie n'a plus qu'à tomber.

23/04/2004

mardi, mai 11, 2004

Mouche mélodie

Autour de moi, une musique sonnante
Et monotone d’une petite bête.
Qui est la mouche qui murmure sur ma tête
Une chansonnette rétro et amusante?

Je rêve souvent de cette mouche étrange
Et pénétrante, et qui m’aime et que j’aime.

Elle continue son vol autour de l’abat-jour
Se pose sur ma bouche, la couvre de baisers
Puis entonne une douce mélodie sucrée
Me berçant gentiment jusqu’à la fin du jour

Mon insecte, ma fleur, songe à la douceur
d’aller au parc s’allonger dans l’herbe ensemble…

Luz

Rayons de soleil
Qui traversent les arbres,
Ombre et dentelle.

26/06/2002

Au cabinet... Série des poèmes "Songe-creux"

Au cabinet, je regarde mes pieds de primate évolué.
La découpe parfaite de mes mains préhensiles me ravit.
Fumée dissoute dans les méandres de mes pupilles dilatées,
Les lumières scintillent, guirlandes de bonbons acidulés.

18/06/2002

Réminiscence

Je me souviens l'été de mes sept ans, accompagnée des parents.
Nous martelions les allées du marché de Marrakech ou d'Alger.
L'odeur de la terre soulevée avec ses sandales légères,
Les marchands de glace pilée au citron, la senteur des épices.
Les étales aux couleurs indigo, safran et pourpre incrustées
Comme des mosaïques dans le labyrinthe de mes pensées.
Inoubliable souvenir de pays où je ne suis pas allée.

17/06/2002

Ce poème est ma seule publication à ce jour. IL est paru dans le Libération du 18/07/2002, rubrique "Mon haiku à moi".

Urban haïku

Le soleil de printemps touche la paroi mate de l'immeuble blanc.
Les feuilles des arbres dansent avec le vent, sculptent des arabesques.
Le ciel pamplemousse lavande se referme comme un couvercle.
Les mots collés serrés se baladent dans la ronde des haïku.

14/06/2002

Haïku d'été

Chape de plomb et chaleur de l'été sur le chemin isolé
Le bleu du ciel supporte le soleil, un pas, un caillou
L'horizon qui fulmine entre le ciel et béton, pieds nus, jupe en lin
Cheveux mouillés, foulard de soie usé, l'air passe entre mes jambes
Un jour, nous nus ensembles dans le silence d'un songe d'été

14/06/2002

Haïku du matin

Pain au chocolat
Odeur de croissant doré
Chaud et croustillant

Café noir fumant
Dans les narines dilatées
Salive activée

Gorgée d’orange,
Après le café serré
Et le blanc yaourt

Le soleil irise
La confiture de fraise
Sur le beurre salé

Grille-pain qui saute
Oeuf à la coque jaune
Et jambon braisé

Journal déplié,
Sur la table, les pieds posés
Ventre rassasié.

18/07/03