mercredi, septembre 15, 2004

Le chien bleu

Chien tourne sur lui-même, se mord la queue et meure asphixié.
Âme-éponge se déssèche loin de la mer amoureuse.

Paris s'embue à travers les goutelettes de pluie sur la vitre du bus
Septembre me rentre la tête dans les épaules, les mains dans les poches
Et la poèsie est mon petit, mon minuscule point de vie, point virgule
Dans mon costume de lin et de viscose bleu de chine et bleu déteint

Chat flou tout doux en noir et blanc se prélasse sur mon fond d'écran
Corps-étoffe se couvre de crème, de soins, de câlins

Montreuil referme ses portes, se replie sur mon appartement-cocon
Le ryhtme s'accélère, se réduit, mon coeur s'emballe, ballonement
Je frêne des talons sur le sol qui m'échappe, chape de plomb
Respirer, se détacher, longue inspiration, expire très lentement

Les papillons d'argent voltigent autour des lobes de mes oreilles
Le temps éternel ouvre ses ailes et nous emporte avec lui

Le vent gonfle sa poitrine pour détacher les premières feuilles d'automne
Les enfants sortent enfin de leur tannière, avec plein de provisions scolaires
Nos mains liées à travers les journées et les nuits tissent chaleureusement
Songes et espoirs, puis tu te tournes et me donnes un baiser